Nathan le Sage




Première séance, prise de note de Priscilla Ganga sur l’élaboration d’une critique par les couleurs et les sensations ressenties.

BLANC 
Symbole de la paix avec la colombe, le blanc évoque la sagesse exprimée dans le titre de la pièce « Nathan le sage ». Certains élèves voient en cette couleur la tolérance, qualité dont fait preuve le personnage principal Nathan envers les trois religions chrétienne, musulmane et juive.

NOIR
Certains élèves au contraire ont ressenti que la couleur noire était la couleur la plus présente. Celle-ci représenterait pour eux la méfiance et l’obscurité. De plus le noir est symbole du doute et de l’intolérance que peuvent avoir quelques spectateurs.

BLEU
Le bleu étant le symbole du masculin, le rose serait celui des filles. En effet, dans la pièce la présence masculine est majoritaire. Le bleu fait également penser au ciel et à l’espoir ; l’espoir d’un monde plus tolérant.

OR ou JAUNE
L’un des plus beaux effets spéciaux de la pièce est le flux continu de sable. Le sable c’est le désert et donc la religion musulmane. La présence de comédiens maghrébins renforce le symbole.

SENSATIONS
Lors de la pièce certains élèves ont ressenti une sorte d’apaisement, une confiance alors que d’autres au contraire ont eu le sentiment d’être enfermés, oppressés ; le théâtre leur semble être un lieu clos.
Quelques élèves avaient froid, cela venait peut-être des outils métalliques présents dans le décor.
Tous les élèves sont d’accord sur le sentiment de monotonie. En effet il y avait peu d’action donc la représentation était généralement calme voire ennuyeuse pour certains élèves. L’histoire des anneaux racontée par Nathan est le passage préféré des élèves. Cette parabole passionnante nous ramène à l’enfance. Chaque spectateur redevenait un enfant à qui ses parents ou grands-parents racontait une histoire. Cette parabole à même troublé certains élèves jusqu’à faire naître  une réflexion et une remise en question de leur vision du monde !

QUELQUES REMARQUES SUR LA PIÈCE
Les élèves ont trouvés étrange les liens physiques entre le sultan et sa sœur. En effet, ils se touchaient beaucoup et avaient l’air très proche. Justement leurs contacts physiques faisaient plus penser à un couple qu’à des frères et sœurs.
La pièce « Nathan le sage » a un message universel, cela se voit dans les costumes. Le metteur en scène a choisi de ne pas respecter les costumes de l’époque, ni traditionnels (par exemple le templier est habillé comme un américain). Ce choix a été élaboré afin de limiter les différences. Cette pièce parle aussi de l’actualité car aujourd’hui il existe encore beaucoup de conflits de religion.


Doué, intelligent, raisonnable, philosophe tels sont les termes qui peuvent définir un être sage comme Nathan. Sage peut être, mais envié par les autres car la sagesse semble être une vertu divine, un don.
Nathan est apprécié par les uns, critiqué par les autres.
Il a réponse aux questions, les autres inventent des solutions.
Il est d’autant plus sage car ce n’est pas un titre qu’il s’est donné, mais un compliment que son entourage lui avait fait.
Si une personne avait besoin d’un conseil, c’est à lui qu’on s’adressait. Il ne prenait aucun impôt, mais ses visiteurs tenaient à le remercier par quelques présents.
Mais si un jour, Nathan avait un problème qu’il ne puisse résoudre, à qui devrait-il se confier si personne n’est d’égale sagesse?
Un élève de la TES2


Spectateurs, spectatrices,

Je vous écris cette lettre pour vous livrer mes impressions, mon ressenti après avoir assisté à la représentation théâtrale de « Nathan le sage » écrit par Gotthold Ephraïm Lessing, traduit par Dominique Lurcel et mise en scène par Laurent Hatat.

En effet, je voulais mettre des mots sur ce que j’ai vécu durant la représentation et vous livrer les sentiments provoqués par cette pièce.

J’ai eu un sentiment d’énervement car les personnages sont parfaits dans leurs attitudes. Ils sont lisses dans leur manière d’être, c’est presque frustrant car j’aimerais être aussi déterminé qu’eux dans chacune de mes actions. Nathan, sa fille Recha, le sultan, le templier et Sittah sont des personnages comme issus d’un conte de fée. On ne peut donc s’identifier à eux directement, mais ils deviennent des modèles ou des archétypes. Le personnage du sultan par exemple, on pourrait l’imaginer comme étant un dirigeant belliqueux qui ne se soucie pas du bien-être de son peuple. Ces personnages n’ont aucune animosité entre eux et pourtant l’histoire se passe durant les croisades : c’est une guerre putain, battez-vous, cognez-vous !
Le décor de la pièce est un bel euphémisme de la guerre. La guerre se transforme en un voyage poétique, sentiment renforcé par les chants en arabes, la pluie de sable… Enfin, le côté abstrait du décor offre une mobilité dans le temps. Même le public semble faire partie du décor par ses changements d’humeur (rires, sourires, compassion, calme…) Le décor froid, métallique renforce l’irréalité des personnages (personnages parfaits=demi-dieu), le thème de la pièce est donc porté par des archétypes. Parmi tous les personnages, celui du trésorier est à notre image, il a des réactions primitives, cherche à s’enrichir et est issue de la plèbe. D’ailleurs il fait sa sortie de scène vers le public, il disparaît dans la masse. L’absence de signature temporelle et la neutralité des costumes offrent une porte d’entrée facile aux spectateurs. La mise en scène de la pièce offre un voyage onirique plein de surprises. Et l’ennui me semble voulu car il aide le spectateur à ruiner quelques vérités pour mieux accepter les suivantes et à se poser des questions pour poursuivre l’introspection après la représentation. Cette pièce est un pont entre l’ancien et le nouveau monde.
Boubacar Bah


J’ai moyennement aimé la pièce « Nathan le Sage ». En effet j’ai ressenti une sensation d’enfermement, peut-être à cause de la longueur des répliques de chaque personnage. Heureusement qu’il y a eu des scènes comiques pour me faire rire. Par exemple dans le palais du Sultan ou encore lorsque Nathan raconte l’histoire des trois fils, parabole des trois anneaux. Dés le début de la pièce et jusqu’à la moitié de la représentation, j’ai eu une sensation d’ennui intense, je me suis dit que la pièce allait durer une éternité ! Heureusement, à partir de la rencontre de Nathan avec le Sultan, j’ai commencé enfin à aimer la pièce. Daniel Delabesse a bien interprété son rôle, pourtant sans savoir pourquoi j’ai ressenti une pitié pour Nathan. Peut-être cette pitié s’explique par la sagesse du personnage confronté à un monde hypocrite. En définitive, je n’ai pas regretté d’avoir vu la pièce. Elle m’a fait ouvrir les yeux sur les différentes religions, chrétiennes, musulmanes et juives. Pourtant je savais déjà que les trois religions avaient beaucoup de points communs et étaient fondées sur une même croyance. La pièce est fondée sur une idée principale et importante, celle du respect  des religions entre elles puisqu’elles ont les mêmes fondements.
Inès Naggegh


Cher Nathan le sage,
Votre vision de la vie me console et me réconforte à la fois. D’un côté je n’arrive pas à comprendre la manière dont fonctionne votre esprit et de l’autre, cela me rassure qu’il existe des gens comme vous dans le monde.
Je n’arrive pas à comprendre comment vous arrivez à marier religion et raison. Pour moi ces deux dispositions d’esprit ne sont pas tout à fait conciliables : la religion nous donne la  direction à suivre, on se repose sur des faits non prouvés, de l’ordre de la croyance. Alors, comment être rationnel sans s’éloigner de sa foi ou de la croyance ? Comment réussissez-vous à respecter le choix de vos amis d’être dans une autre religion que la vôtre ? Pourquoi cela ne vous semble-t-il pas être l’erreur de leur vie ?
La seule chose dont je suis sûre, c’est que je dois trouver un moyen en vous de travailler sur ma tolérance envers les autres religions tout en continuant de faire ce dont ma foi et ma raison pensent être le mieux pour moi….
Houwaïda Ben Saad